Le mercure est un métal lourd hautement toxique pour l’organisme, présent dans l’air et certains aliments : voir l’exemple récent des boites de thon contaminées. Après ingestion, il est difficile à éliminer et à tendance à s’accumuler dans les organes, ce qui augmente ses effets délétères.
Le sélénium, un oligo-élément essentiel, joue un rôle protecteur important pour limiter l’accumulation du mercure dans l’organisme.
Cet article résume le rôle du sélénium, les dangers du mercure, et comment intégrer le sélénium dans votre alimentation ou via des compléments alimentaires pour une protection optimale.
Qu’est-ce que le sélénium et son rôle dans l’organisme ?
Le sélénium est un oligo-élément minéral essentiel pour l’organisme. Il intervient dans de nombreuses réactions enzymatiques vitales, notamment celles des sélénoprotéines, des enzymes aux fonctions antioxydantes, immunitaires et hormonales. Ces protéines neutralisent les radicaux libres et protègent les cellules du stress oxydatif, un facteur clé dans le vieillissement et les maladies chroniques.
Le sélénium joue également un rôle majeur dans le métabolisme de la thyroïde. Il participe à la conversion de la thyroxine (T4) en triiodothyronine (T3), l’hormone active essentielle pour réguler le métabolisme énergétique. De plus, il soutient le système immunitaire en modulant les réponses inflammatoires et en favorisant une défense optimale contre les infections.
Une carence en sélénium peut entraîner une fragilisation du système immunitaire, un dysfonctionnement thyroïdien, et une vulnérabilité accrue face aux agressions des métaux lourds comme le mercure.
Qu’est-ce que le Mercure : un poison pour l’organisme
Le mercure est un métal lourd, présent dans l’environnement à la fois par des causes naturelles (éruptions volcaniques en premier lieu) mais principalement humaines.
L’extraction et la combustion du charbon sont les premières sources de rejet de mercure dans l’atmosphère. L’air de certaines métropoles peut avoir des taux de mercure dépassant de plus de 500% les taux naturels. Les pluies et le ruissellement conduisent le mercure dans les océans ce qui explique son accumulation dans la faune marine (poissons et crustacés).
Dans l’organisme, le mercure peut être présent sous deux formes : le mercure simple ou le méthyl-mercure, un combiné organique encore plus toxique. L’OMS considère que le mercure est l’un des 10 polluants les plus dangereux pour la santé.
Jusqu’à il y a une dizaine d’année, le mercure était aussi présent dans des produits de santé courants comme le mercurochrome et les plombages dentaires !
Quelle est le dosage maximal hebdomadaire en mercure ?
L’Autorité européenne de la sécurité des aliments (EFSA) a établi la dose hebdomadaire tolérable (DHT) à 4 μg/kg de poids corporel pour le mercure inorganique et à 1,3 μg/kg pour le méthyl mercure. Les mesures réalisées dans les populations européennes montrent que ces seuils sont déjà majoritairement atteints ou même largement dépassés chez les gros consommateurs de poisson et de sel.
Une teneur sanguine inférieure à 6.4 µg de mercure par litre est considérée comme satisfaisante (EFSA) et une concentration supérieure à 20 µg/litre est préoccupante.
Quels sont les effets du mercure sur le corps humain ?
Le mercure a des effets toxiques sur le système cérébral et nerveux, les poumons, la peau, les yeux.
Il est particulièrement nocif pour le développement harmonieux des fœtus (exposés par le sang de la maman) et des petits enfants. Une étude espagnole, pays grand consommateur de poisson a montré que 12% des femmes enceintes avaient des teneurs de mercure supérieures aux normes EFSA.
L’Agence Européenne de l’Environnement estime que 1,8 millions de bébés européens naissent chaque année avec une teneur en mercure supérieure aux limites de sécurité !
Quels sont les aliments qui contiennent du mercure ?
L’air pollué est un vecteur de contamination au mercure mais les sources principales de contamination au mercure sont alimentaires :
- Le sel marin
- Les poissons
- Les crustacés principalement.
La teneur en mercure des poissons dépend principalement de deux facteurs :
- Leur position dans la chaine alimentaire : les gros poissons (qui mangent les petits) accumulent plus de mercure
- Le bassin d’origine : la pollution marine est variable d’une zone à l’autre. D’une façon générale, les mers fermées avec des rives peuplées sont les plus polluées (Mer Baltique, Mer Méditerranée, Mer Noire).
En 2022, les autorités sanitaires ont abaissé les seuils de mercure autorisés pour la commercialisation du sel (0,1 mg par kg) et des poissons, mais avec une certaine incohérence. La majorité des espèces ont un seuil abaissé à 0,3mg/kg, mais certaines, dont le Thon ont une tolérance à 1mg/kg.
Seule une faible part du mercure ingéré (15 % environ) est absorbé par la barrière intestinale, mais cela suffit néanmoins à atteindre rapidement le seuil maximal pour un consommateur fréquent de poisson.
Par exemple : 700 gr de poissons par semaine, apportent 700 µg de mercure (1 mg par kilo) dont 15% est absorbé soit 100 µg environ.
Comment le sélénium agit face au mercure
Les études scientifiques sur l’interaction du sélénium et du mercure apportent toutes des résultats convergents : le sélénium neutralise le mercure et particulièrement le méthyl mercure. Le sélénium réduit la biodisponibilité du mercure et favorise son élimination urinaire par la formation de complexes de méthyl-mercure-sélénol. Ce mécanisme a été mis en évidence chez les poissons et en laboratoire.
Il faut aussi noter que cette neutralisation du mercure élimine également le sélénium impliqué, et donc que ce mécanisme augmente les besoins de l’organisme en Sélénium afin que les réactions enzymatiques dans lequel il intervient en permanence soient maintenues.
Comment faire le plein de sélénium au quotidien ?
Maintenir des niveaux adéquats de sélénium est essentiel pour préserver ses bienfaits protecteurs.
L’apport quotidien recommandé est de 70 µg pour les adultes et 85 µg pour les femmes allaitantes. Cependant, ces besoins peuvent augmenter en cas d’exposition accrue au mercure ou dans certaines conditions comme la grossesse, où la toxicité du mercure peut avoir des répercussions graves sur le développement fœtal.
Quels aliments sont les aliments les plus riches en sélénium ?
Le sélénium est présent dans la majorité des aliments, végétaux et animaux, mais sa concentration est très variable et difficilement prévisible :
Dans les végétaux, source principale dans l’alimentation courante, elle dépend fortement de la teneur des sols où ils sont cultivés. Certaines régions ont des sols naturellement riches en sélénium mais cela n’exclue pas des déficits liés à la production intensive. La noix du Brésil est réputée pour sa richesse en sélénium mais cela reste un aliment peu fréquent dans l’alimentation européenne !
Dans les produits animaux issus de l’élevage (viandes, œufs, laitage) c’est également la teneur des aliments du bétail qui détermine sa concentration.
Les poissons et fruits de mer sont une source significative de sélénium (mais aussi de mercure dans la majorité des cas !).
En pratique, une alimentation variée et équilibrée apporte un niveau de sélénium permettant d’éviter toute carence (plus de 40µg par jour) mais il est difficile d’estimer les apports réels puisque les teneurs moyennes attribuées aux aliments ne sont pas très fiables.
Peut-on prendre du sélénium en complément alimentaire ?
En conséquence de cette difficulté à estimer les apports alimentaires, une supplémentation en sélénium est particulièrement bénéfique pour les populations sensibles et exposées aux métaux lourds.
C’est particulièrement vrai pour les femmes enceintes, les grands consommateurs de poissons, les personnes vivant dans des zones polluées.
Le dosage de la supplémentation doit rester modéré, mais les risque d’excès sont faibles. La dose maximale tolérable est estimée à 400 µg par jour (soit 5 fois la dose quotidienne recommandée).
Par exemple : un apport complémentaire de 70/80µg associé à un apport alimentaire de 50µg reste très en deçà du seuil de risque mais augmente la capacité de neutralisation du mercure.
Les compléments alimentaires contenant du sélénium, comme ceux de la gamme Argalys (Multivitamines, Zinc, Formule Cheveux etc.), offrent une solution pratique et sécurisée. Formulés avec des dosages adaptés, ils permettent une supplémentation contrôlée, idéale pour les populations les plus à risque.
Conclusion : le sélénium permet de lutter contre la toxicité du mercure
Le sélénium contribue à protéger l’organisme contre les effets délétères du mercure. En formant des complexes inactifs avec ce métal lourd, il réduit son absorption et favorise son élimination. Intégrer des aliments riches en sélénium dans son alimentation ou opter pour une supplémentation adaptée est une stratégie efficace pour les personnes exposées à des niveaux élevés de mercure.
Pour préserver votre santé face à cette menace, adoptez une alimentation équilibrée, diversifiez vos sources de sélénium, et envisagez, si nécessaire, des compléments alimentaires pour garantir un apport suffisant.
Bibliographie :
- ScienceDirect, "Interaction entre le mercure et le sélénium",https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0161813X20301546
- EFSA (2012), "Avis scientifique sur le risque pour la santé publique lié à la présence de mercure dans les aliments",https://www.efsa.europa.eu/en/efsajournal/pub/2985
- EFSA (2014), "Bénéfices et risques de la consommation de produits de la mer",https://www.efsa.europa.eu/en/efsajournal/pub/3761
- Evaluation of blood mercury and serum selenium levels in pregnant women, Madrid, Spain,https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0946672X19303888
- https://www.horizons-mag.ch/2017/04/03/the-world-map-of-a-trace-element/
- https://www.eea.europa.eu/fr/articles/le-mercure-une-menace-persistante