La concurrence intense sur le marché des compléments alimentaires explique l’utilisation fréquente de résultats scientifiques un peu tronqués (on ne garde qu’une partie du texte qui correspond à ce qu’on veut démontrer) quand ce ne sont pas les articles eux-mêmes qui sont orientés afin de justifier 'objectivement' les options retenues dans le produit que l'on veut promouvoir.
Toutes ces petites dérives de l'éthique sont qualifiées de “démonstrations Pro domo“ (‘pour la maison’) !
La vitamine B12 se présente sous plusieurs variantes moléculaires et n’échappe pas aux risques évoqués ci-dessus.
Dans cet article, nous avons décidé de reprendre les informations clés à retenir sur la vitamine B12 et ses différentes formes. Nous vous expliquerons aussi en toute transparente, les raisons pour lesquelles nous avons choisi une molécule de B 12 plutot qu'une autre, en pesant les 'plus' et ' moins' de chaque option.
Rappel sur la vitamine B12 et son importance dans l’alimentation
D’où vient la vitamine B12 ?
Qu’elle provienne de compléments alimentaires, de produits enrichis ou de produits d’origine animale, la vitamine B12 est produite par des micro-organismes (bactéries).
Certaines espèces animales comme les herbivores ont développé des symbioses avec ces bactéries et peuvent ainsi s’approvisionner directement. Cela est rendu possible grâce à leur estomac compartimenté qui facilite la multiplication des micro-organismes avant l’absorption dans les intestins.
Chez d’autres espèces comme les lapins, les aliments doivent passer deux fois à travers le tube digestif (cæcotrophie) pour que l’organisme puisse récupérer les nutriments, micro-organismes (dont la vitamine B12) nécessaires à l’animal.
Chez les poissons et fruits de mer, la vitamine B12 s’accumule dans les tissus (y compris les muscles).
Pour toutes les autres espèces, dont les humains, l’apport en vitamine B12 se fait par la consommation des tissus des animaux symbiotiques.
Jusqu'à ce qu'elle soit disponible, depuis peu (années 1960), sous forme de supplément synthétique, la carence en vitamine B12 était le problème n°1 des régimes végétaux car les plantes n'ont pas, ou très peu, de vitamine B12.
Il faut souligner également que les bovins et les volailles, élevés dans des conditions intensives sans grand accès aux pâturages naturels, ont également de faibles niveaux de vitamine B12 naturelle. Leur alimentation est donc souvent enrichie en vitamine B12.
C’est la raison pour laquelle il est toujours difficile de prévoir l'apport réel de vitamine B12 par l'alimentation.
Pourquoi doit-on prendre de la vitamine B12 ?
La vitamine B12, aussi appelée « cobalamine » agit comme co-enzyme ou cofacteur dans notre corps.
Cela signifie qu'elle favorise et stimule certaines réactions vitales qui ont un rendement bien moindre en son absence.
Elle contribue principalement au bon développement et au maintien des cellules nerveuses et sanguines et de l'ADN, le matériel génétique de toutes les cellules.
La vitamine B12 contribue également à prévenir un type d'anémie appelé anémie mégaloblastique qui rend les gens fatigués et faibles.
Sa contribution à la bonne croissance commence dès le développement de l'embryon et la petite enfance, raison pour laquelle elle doit être prise très au sérieux dès les premiers jours de la grossesse.
Sa carence à moyen terme induit des troubles qui peuvent être irréversibles ::
- Croissance perturbée chez les jeunes
- Dégénérescence accélérée du tissu nerveux chez les adultes.
Quelles sont les différentes formes de vitamine B12 ?
La vitamine B12 ou cobalamine est la plus complexe des 8 vitamines du groupe B.
Elle possède une structure chimique particulière organisée autour d’un atome de cobalt.
Cet ion cobalt pourra ensuite se lier à un ligand (ou support) pour former différentes structures chimiques :
La vitamine B12 existe sous 4 formes chimique :
- Adenosylcobalamine (AdoCbl) : le ligand est lié à un groupe 5’-déoxyadénosine
- Cyanocobalamine (CNCbl) : lié à un groupement nitrile (CN)
- Hydroxocobalamine (HOCbl) : lié un groupement hydroxyle (OH)
- Methylcobalamine (MeCbl) : lié à un groupement méthyle (CH3)
La forme naturelle est l’hydroxocobalamine produite par les bactéries.
Elle sera ensuite convertie sous forme de méthylcobalamine et d’adénosylcobalamine, les formes utilisées comme cofacteur dans l’organisme.
La cyanocobalamine et la méthylcobalamine sont les formes les plus communes dans les compléments alimentaires tandis que l'hydroxocobalamine est généralement utilisée dans les injections.
Quelle est la différence entre la Méthylcobalamine et la Cyanocobalamine ?
Il n’existe pas de grandes différences entre ces deux formes de vitamine B12.
Les deux formes sont produites de la même manière :
Comme expliqué précédemment, la cyanocobalamine utilisée pour les complétements est issue d’un processus naturel de fermentation bactérienne. Des micro-organismes sont multipliés dans des cuves avant que la vitamine B12 ne soit extraite et purifiée.
Pour la production de méthylcobalamine utilisée dans compléments alimentaires, le procédé utilisé est similaire.
Une molécule serait plus active que l’autre ?
Le débat repose sur le fait que la méthylcobalamine et l’adénosylcobalamine sont les deux formes que l’on retrouve dans les aliments riches en vitamine B12 contrairement à la cyanocobalamine qui résulte d’une synthèse bactérienne.
Une forme moléculaire serait donc naturelle et l’autre synthétique : c’est partiellement vrai dans la mesure ou toutes les vitamines B12 utilisées dans les compléments sont obtenues par synthèse.
En réalité, la forme de la molécule n’a pas ou peu d’incidence sur le processus de conversion de la vitamine B12 dans l’organisme.
Les molécules initiales sont toujours dégradées avant de pouvoir être assimilées : il n’y a pas de forme de B12 plus « active » que l’autre.
La conversion de la vitamine B12 dans l’organisme
L’absorption de la vitamine B12 passe par deux mécanismes.
Il existe l'absorption dite "active" et l'absorption "passive".
Nous détaillerons dans un premier temps, l'absorption active dans l’organisme qui est un processus en 4 étapes qui fait intervenir plusieurs protéines et des récepteurs spécifiques.
L'absorption active de la vitamine B12
Nous vous avons délibérément choisi de simplifier ce dernier pour faciliter la compréhension.
1 - Première étape : la destruction du complexe cobalamine-ligand
Après avoir été ingéré, le complexe cobalamine-ligand se retrouve dans le système gastrique où une enzyme appelée pepsine va libérer la molécule de cobalamine.
Peu importe la forme du complexe initialement ingéré (groupement hydroxyle, methyle, cyani etc.), la molécule de cobalamine du complexe sera libérée et son support détruit.
Une fois libérée, la molécule de cobalamine va se lier à l’haptocorrine (ou protéine R salivaire) qui est une glycoprotéine, nécessaire au passage de la vitamine vers l’intestin grêle.
2 - Le passage dans le duodénum (partie initiale de l’intestin grêle)
Grâce à sa liaison à la protéine R, la molécule de vitamine B12 passe de l’estomac au duodénum où des enzymes pancréatiques vont à nouveau libérer la molécule de vitamine B12.
Une fois libérée, la molécule de vitamine B12 va se lier à un nouveau transporteur (facteur intrinsèque) qui lui permettra de se fixer sur un récepteur spécifique présent sur la bordure en brosse des entérocytes et de pénétrer la barrière intestinale.
3 - Le passage dans le sang
Après avoir passé les entérocytes, le complexe (vitamine B12 + Facteur intrinsèque) est à nouveau dégradé.
Seule la molécule de cobalamine ira dans le sang où elle se liera à des protéines de transport : la transcobalamine ou l’haptocorrine.
4 - La transformation de la cobalamine en méthylcobalamine ou adénosylcobalamine
La vitamine B12 associée à la transcobalamine représente la forme biodisponible de la vitamine B12 utilisable par l’organisme.
Ce complexe va ensuite être internalisé dans les cellules cibles ou la vitamine B12 va être transformée en méthylcobalamine ou adénosylcobalamine.
L’expression « forme active » est donc sans objet lorsqu’on parle d’une source alimentaire ou commerciale de vitamine B12.
Les complexes cobalamine-ligand sont toujours dégradé dans l’organisme dès leur arrivée dans le système gastrique. Les différentes formes se convertiront ensuite les unes vers les autres.
Par conséquent, la méthylcobalamine ne présente pas davantage structurel dans l’organisme par rapport à la cyanocobalamine.
Le composé méthylé sera détruit dès son arrivée dans l’organisme avant d’être « re-méthylé » à partir de la cobalamine libre.
Aucune des deux formes n’est directement présente en « cofacteur » dans la gélule de votre complément alimentaire.
L'absorption passive de la vitamine B12
Il existe un second mécanisme d'absorption qui est appelé "passif" qui intervient lorsque le premier mécanisme détaillé ci-dessus est saturé.
Dans les faits, quand la vitamine B12 est prise en grande quantité, tous les facteurs intrinsèques sont déjà monopolisés par une molécule de vitamine B12 (selon le rapport : un facteur intrinsèque = 1 molécule de vitamine B12).
Il va donc y avoir une grande perte mais certaines molécules vont quand même réussir arriver à passer dans le sang sans passer par le facteur intrinsèque. Il s'agit d'un phénomène de diffusion.
Ce mécanisme justifie la prise de compléments riches en vitamine B12 hautement dosés car l'existence des 2 mécanismes va permettre un apport en vitamine B12 suffisant.
Quelle forme de vitamine B12 est la mieux absorbée, biodisponible ?
Une autre partie du débat entre l’intérêt d’une forme plutôt qu’une autre repose sur la biodisponibilité de la forme de la vitamine B12 ingérée.
Toutes les formes de vitamine B12 permettent de sécuriser les apports
Dans les faits, la plupart des études à ce sujet ont démontré des niveaux d’absorption très similaires pour les 4 formes de vitamine B12 étudiées.
Voici les principales :
- Dès 1966, une première étude (Hydroxocobalamin. VI. Comparison of intestinal absorption in man of large doses of hydroxocobalamin and cyanocobalamin) concluait que la comparaison de l’absorption intestinale chez l'homme de fortes doses d’hydroxocobalamine ou de cyanocobalamine n’a révélé aucune différence (1)
- En 1970, l’étude Absorption of Cyanocobalamin, Coenzyme B12, Methylcobalamin, and Hydroxocobalamin at Different Dose Levels menée par des chercheurs en Ecosse a conclu que les proportions de vitamine B12 absorbée étaient similaire entre les différentes formes étudiées (2)
- Une autre étude, plus récente de 2015 (Cobalamin coenzyme forms are not likely to be superior …) a conclu que les différences de biodisponibilité entre les deux formes peuvent être insignifiantes et que l'absorption pourrait être influencée par des facteurs tels que l'âge et la génétique (3)
- Plus récemment, en 2018, une étude menée sur des rats sur les différences d’absorption entre l’hydroxocobalamine et la cyanocobalamine réaffirmait que les deux formes étaient absorbées de la même manière (4)
Ces informations sont également reprises par le National Institutes of Health au sujet de la vitamine B12 : « Les preuves existantes ne suggèrent aucune différence entre les formes de vitamine B12 en ce qui concerne l'absorption ou la biodisponibilité » (5).
La réutilisation des sources par les laboratoires
A l’inverse, un seul document, sujet à controverse car très utilisé par les laboratoires et les détracteurs de la cyanocobalamine va à l’encontre des études précédentes.
Il s’agit du document “2017 : Comparative Bioavailability and Utilization of Particular Forms of B12 Supplements With Potential to Mitigate B12-related Genetic Polymorphisms.”(6)
Ce document réaffirme plusieurs points très importants :
- Que toutes les formes de vitamine B12 sont réduites en cobalamine dans l’organisme
- Certains facteurs influent sur la biodisponibilité (âge, facteurs physiologiques)
- Que toutes les études ont montré des absorptions similaires entre Methyl, Cyano et Hydroxocobalamine
Ces informations ne contredisent pas les études précédentes.
Ce qui va différer, c’est la conclusion qui est tirée dans ce même document.
En effet, les auteurs énoncent que la forme « Methyl » serait à privilégier car plus « biodisponible ».
Cette affirmation ne peut être considérée comme fiable pour 2 raisons :
- La conclusion ne repose sur aucune étude à proprement parler.
Si, des études sont citées pour justifier certains points du document, aucune n’est utilisée pour justifier la meilleure biodisponibilité de la Méthylcobalamine.
Il s’agit simplement d’une conclusion tirée par les responsables de la publication qui ne se base sur aucune expérience. - Le superviseur de cette publication est consultant pour une entreprise qui vend des compléments d'hydroxocobalamine d'adénosylcobalamine et de méthylcobalamine. Il s’agit de M. Brady "M. Brady, nd, dc, ccn, dacbn, is (...) chief medical officer for Designs for Health, Inc, in Suffield, Connecticut". Les conclusions sont donc orientées et intéressées et souvent réutilisées par ce même distributeur pour justifier de la pertinence de leurs formulations.
C’est la raison pour laquelle, cette étude n’est pas assez fiable pour être considérée lorsqu’on étudie l’intérêt de la cyanocobalamine par rapport à la Méthylcobalamine.
Pour conclure, nous constatons qu’il existe encore assez peu d’études qui permettent de déterminer si une forme de vitamine B12 est à privilégier en termes de biodisponibilité ou de rétention chez des adultes en bonne santé.
Toutes les formes de vitamine B12 semblent intéressantes pour prévenir d’une carence ou d’une déficience.
Notre choix pour la vitamine B12 : la cyanocobalamine
Pour éviter toute confusion à ce sujet et vous permettre de lire sereinement la suite il est important de rappeler que nous ne produisons pas de vitamine B12.
Nous achetons les ingrédients, c’est-à-dire que nous avons dû choisir en toute indépendance quelle molécule utiliser, avec un seul objectif : proposer le meilleur compromis qualitatif.
Pour nos compléments alimentaires Argalys Essentiels riches en B12, nous avons retenu la cyanocobalamine pour 3 critères sur lesquels cette molécule est la plus intéressante :
1 - La cyanocobalamine est aussi bien (parfois mieux) absorbée que la méthylcobalamine, avec les mêmes limites lorsque les doses sont importantes.
Toutes les mesures sérieuses à ce sujet montrent que les variations génétiques d’un individu à sont nettement plus impactantes sur l’absorption que les écarts intrinsèques entre les formes des molécules.
2 - La cyanocobalamine est une molécule plus stable dans le temps.
C’est un critère fondamental pour que votre complément garde ses propriétés et la dose de vitamine pour laquelle vous l’avez acheté jusqu’à la fin de la DLUO.
La combinaison de la forme « gélule » et de la cyanocobalamine est beaucoup plus sécurisante que l’association « comprimé » et méthylcobalamine. La molécule de méthylcobalamine est moins stable et la fabrication des comprimés oblige à une exposition de la couche périphérique du comprimé autour de 100°C lors de la compression de la poudre, température critique pour cette molécule.
3 - La polyvalence de la cyanocobalamine.
Comme expliqué précédemment, après transformation dans l’organisme, la vitamine B12 est présente comme cofacteur sous la forme de méthylcobalamine et d’adénosylcobalamine.
La cyanocobalamine peut se transformer en l’une et l’autre forme contrairement à la méthylcobalamine qui ne peut pas se transformer en adénosylcobalamine.
Pour conclure
La carence en vitamine B12 est pernicieuse car aucun effet à court terme n'est observé, mais les effets à long terme ne sont pas toujours réversibles (pour les jeunes pendant toute la période de croissance et sur les tissus nerveux pour les adultes).
La supplémentation est désormais facile et sûre, car aucun effet néfaste de surdosage n'est observé. Les personnes n'ayant pas ou peu d'apport en protéines animales doivent prendre la supplémentation en vitamine B12 à tout âge, tandis que les autres populations à risque en raison de pathologies spécifiques doivent demander à leur médecin un suivi systématique du taux de B12 dans le sang.
Quelle que soit la forme de vitamine B12 que vous choisirez, assurez-vous de l'associer à une alimentation saine et équilibrée pour répondre à vos besoins nutritionnels et optimiser votre santé.
Sources :
D’où vient la vitamine B12 ?
- Martens JH, Barg H, Warren MJ, Jahn D. Microbial production of vitamin B12. Appl Microbiol Biotechnol 2002;58(3):275-85
- La vitamine B12 et la croissance : Vitamin B12 and the Growth of Children: A Review https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC1825521/?page=1
Le mécanisme d’absorption de la vitamine B12
- https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-01713379/document
- Vive la B12 : https://www.vivelab12.fr/absorption-passive/
- https://www.vivelab12.fr/absorption-active/
Il n’existe pas de différence d’absorption entre les différentes formes de B12 : - (1) 1966 : Weisber H and Glass G.B. Hydroxocobalamin. VI. Comparison of Intestinal Absorption in Man Of Large Doses of Hydroxocobalamin and Cyanocobalamin. Proc Soc Exp Biol Med May 1966 ; 122 : 25-28.
- (2) 1970 : Absorption of Cyano cobalamin, Coenzyme B12, Methylcobalamin, and Hydroxocobalamin at Different Dose Levels https://tahomaclinic.com/Private/Articles3/VitaminB12/Adams%201971%20-%20Absorption%20of%20cyanocobalamin,%20coenzyme%20B12,%20methylcobalamin,%20and%20hydroxocobalamin.pdf
- (3) 2015 : Cobalamin coenzyme forms are not likely to be superior to cyano- and hydroxyl-cobalamin in prevention or treatment of cobalamin deficiency https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4692085/#SD1
- (4) Tissue distribution of oral vitamin B12 is influenced by B12 status and B12 form: an experimental study in rats: https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5960002/
- (5) https://ods.od.nih.gov/factsheets/vitaminb12-Health%20Professional/#en5
- (6) 2017 : Comparative Bioavailability and Utilization of Particular Forms of B12 Supplements With Potential to Mitigate B12-related Genetic Polymorphisms : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5312744/#b1-42-49
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